Blue.Orchid

Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant: «Parce que c’était lui, parce que c’était moi.» Montaigne.

Lundi 26 avril 2010 à 21:54

Ce désespoir? L'as tu connu comme je l'ai ressenti?

Celui qui résulte du deuil d'une vie, d'un rêve ou d'un être cher. Celui qui vous poignarde et vous déchire la poitrine, ces nuits sans rêves. Qui vous pousse à vous terrer dans un coin de souvenir heureux pour ne pas sombrer. Celui qui vous fait pousser ces cris affreux au sortir de ces mauvais rêves qui vous hantent, que les sanglots étouffent sitôt nés. Qui vous tue. Qui vous lacère la poitrine en une blessure lancinante. Celui qui vous fait suffoquer, tant la douleur qu'il vous inflige continuellement est insupportable. Celui qui rougit vos yeux et blêmit votre peau, où l'appétit est absent et où les sourires ont désertés votre visage. Qui vous pousse à tenter ces drogues, et alcools, pourvu qu'ils vous fassent oublier la déchéance dans laquelle vous vous laissez tomber et ces causes...

Celui qui vous fait regretter de ne pas être mort.

Et celui dont on ressort plus fort... Et plus fragile à la fois...


Il me semble que oui, que toi, tu comprends mes peines. A penser que tu les as vécu assez similairement... Au moins assez pour que ton appui et ta compréhension me deviennent indispensables, assez pour que le simple son de ta voix constitue un réconfort suffisant pour apaiser mes craintes. Assez pour qu'à présent, je sente mon coeur se soulever quand je l'entend, à mesure que le bien être me gagne quand je suis avec toi, patiente tête de mule.


Est ce de l'amour? Si tu savais comme je l'espère...

Serre moi dans tes bras, comme un frère, et dit moi que tout va bien, comme un amant...

Encore un peu de temps?...

Pourquoi son souvenir subsiste-t-il malgré tout?

 

Dimanche 18 avril 2010 à 18:55


Toi qui l'a tant aimé, tu dois me détester...



Je n'ai jamais cherché à ce qu'il tombe amoureux de moi, cette tête de mule que j'aime à appeler "mon grand frère"

J'ai souillé ses épaules de mes larmes.  Et, me voyant sombrer, il a déployé tant d'efforts pour éloigner la douleur de mon coeur...
 
Il me semble qu'un Dieu, quelque part, s'excuse de m'avoir volé mon bonheur, et qu'il m'offre une nouvelle chance d'y gouter. Ou peut être est-ce toi?


Pourquoi, donc, je ne m'y jette pas avec l'énergie d'une damnée à qui l'on aurait offert une nouvelle âme? Simplement parce qu'à moi, l'on ne m'a pas offert de nouveau coeur. Je ne suis plus bonne à aimer, ni à être aimée, c'est l'apanage de ceux qui ont été brisés par l'amour.
Comme je dois te décevoir... Tu avais sûrement espéré, chère ange, que, à défaut de les effacer, j'essaierais d'adoucir les blessures que ta perte lui a causé, comme il en avait fait avec moi..


Il aurait été plus simple que nous soyons liés par le sang. Je lui aurais offert tout l'amour fraternel, que lui m'a si souvent donné, dont j'aurais été capable.


Pardonne moi, chère ange. Pardonne mon égoïsme. Pardonne ces paroles cinglantes que j'ai eu à son égard, celles où je l'assimilais à celui dont je m'efforce de chasser le souvenir.

Pardonne moi de lui demander tant de temps...

Dimanche 11 avril 2010 à 21:39

http://blue.orchid.cowblog.fr/images/Lapresimg.jpg"Tu en aimes une autre? - Oui"
C'est là un bien piètre résumé de ce qui s'est dit ce soir là. Mais ces quelques mots m'ont brisé. Ce sont là des coups que l'on ne porte point à sa... "Fiancée", quand on n'a pas résolu sa mort.



J'avais résolu de mourir, et je me suis jeté sur mon lit avec le dessein de ne le quitter qu'avec la vie. Je pouvais mourir, je le devais même, après tant de douleur. Mais je souffrirais mille morts sans pouvoir t'oublier car, vois-tu, ton image et ton souvenir que je porte au fond du coeur y subsisteront toujours, puisqu'il ne recevra jamais d'autres traits que les tiens.
Le corps secoué de sanglots, je pensais rendre le dernier soupir en croyant en pousser un d'amour.

Pourtant, lorsque l'on était ensemble sur ce même lit, que tu m'appelais par tout les noms que l'amour invente pour exprimer les plus vives tendresse, je lisais bien dans tes yeux ma destinée. Mais de quelles pertes n'aurais-je pas été consolée par toi? Je n'avais, alors, pas pensé à toi-même.




Et j'ai regardé vers le passé, et les lieux de mon innocence. Par quel immense espace étais-je séparé de cet heureux état? Je ne le voyais plus que de loin, comme une ombre qui s'attirait encore mes regrets et mes désirs, mais trop faible pour susciter mes efforts. La passion dominante de mon âme était la douleur, rien ne s'était amélioré en un mois. J'étais toujours tendre, toujours malheureuse par cette fatale tendresse dans laquelle je ne me lassais pas de chercher mon bonheur.


Et j'ai fermé les yeux. Et je me suis laissé tomber.

Bruit de freins.

Des mains qui m'empoignent, qui me relèvent. Et rien.





A présent, ton souvenir même n'ajoute rien à ma douleur. Il n'y entre, du moins, que comme un sentiment qui précède cette nouvelle peine. La jalousie mortelle qui me déchirait le coeur se déguisa peu à peu en une morne et sombre tranquilité. Je me crus d'autant plus proche de la guérison que je ne me sentais nul de ces mouvements violents dont j'avais été agitée dans les mêmes occasions.

A présent, je peux dire que je vais bien. La douleur s'estompe. Je m'avancerais même à dire que je suis heureuse. La joie de vivre revient. Je te porte toujours le même amour, mais ne le considère plus que comme une chance qui m'a été donné plutôt que comme l'instrument de mon malheur.

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